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lundi, juin 16, 2025
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Conflit Israël-Iran : 48h d’escalades dramatiques

Sommaire

Introduction : une tension historique

Depuis des décennies, les relations entre Israël et l’Iran sont marquées par une hostilité profonde, alimentée par des différends idéologiques, des rivalités régionales et des inquiétudes autour du programme nucléaire iranien. Les 48 dernières heures, ont marqué une escalade sans précédent, avec des frappes aériennes et des tirs de missiles qui ont fait des victimes et causé des destructions majeures des deux côtés. Mais au-delà des chiffres, une question se pose : cette offensive israélienne, menée sous l’impulsion du Premier ministre Benjamin Netanyahou, est-elle uniquement motivée par la menace nucléaire iranienne, ou cache-t-elle des objectifs plus complexes, voire personnels ?

Chronologie des 48 dernières heures

Le conflit a pris un tournant dramatique à partir du 13 juin 2025, avec le lancement par Israël de l’opération « Lion montant », visant des cibles stratégiques en Iran.

Voici un résumé des événements clés :

  • 13 juin 2025, tôt le matin : Israël lance des frappes aériennes contre des installations nucléaires iraniennes, notamment à Natanz, ainsi que des bases militaires et des figures clés de l’armée et du programme scientifique iranien. Benjamin Netanyahou annonce dans une allocution télévisée que ces attaques visent à « éliminer la menace existentielle » d’un Iran nucléarisé.
  • 13 juin, après-midi : L’Iran riposte en lançant des centaines de missiles balistiques et de drones sur Israël, touchant des villes comme Tel Aviv, Haifa et Bat Yam. Les sirènes antiaériennes retentissent à travers le pays, et les habitants se réfugient dans des abris.
  • 14 juin 2025 : Les frappes israéliennes se poursuivent, ciblant cette fois des infrastructures énergétiques iraniennes, comme le champ gazier de South Pars et un dépôt de pétrole à Shahran. L’Iran répond par de nouvelles attaques, causant des destructions dans des zones résidentielles israéliennes.
  • 15 juin 2025 : Les bilans humains et matériels s’alourdissent. L’Iran annule des négociations nucléaires prévues avec les États-Unis à Oman, accusant Israël de vouloir « tuer la diplomatie ». Les appels internationaux à la désescalade se multiplient.

Bilan humain : un lourd tribut

En Israël

Les attaques iraniennes ont causé des pertes significatives en Israël. Selon The New York Times, au moins 13 personnes ont été tuées, dont 6 dans l’effondrement d’un immeuble de 10 étages à Bat Yam, incluant deux enfants (un garçon de 10 ans et une fille de 8 ans). Plus de 380 personnes ont été blessées, certaines grièvement, à cause des débris et des explosions. BBC News rapporte que les services d’urgence ont travaillé sans relâche pour extraire des survivants des décombres, notamment à Tamra, où 4 autres personnes ont péri.

Des témoignages décrivent des scènes de panique, avec des familles fuyant vers des abris au son des sirènes. Certaines sources mentionnent jusqu’à 14 morts et 435 blessés, reflétant l’incertitude des bilans en temps réel. Ces chiffres, bien que variables, soulignent l’impact dévastateur sur les civils israéliens.

En Iran

En Iran, le bilan est encore plus lourd. Le ministère iranien de la Santé, cité par BBC News, fait état d’au moins 128 morts et environ 900 blessés, incluant des civils, des militaires et des scientifiques. Al Jazeera précise que des femmes et des enfants figurent parmi les victimes, notamment dans une attaque sur un complexe résidentiel à Téhéran, où 60 personnes, dont 29 enfants, ont été tuées, selon Reuters. L’agence iranienne Tasnim rapporte également la mort de six scientifiques nucléaires dans les frappes sur Natanz.

La mort de figures clés, comme le chef d’état-major Mohammad Bagheri, constitue un coup dur pour la chaîne de commandement.

Dégâts matériels : des infrastructures en ruines

En Israël

Les missiles iraniens ont causé des destructions importantes dans plusieurs villes israéliennes, notamment à Tel Aviv, Ramat Gan, Rishon LeZion, Haifa et Bat Yam. Un immeuble de 10 étages à Bat Yam a été partiellement détruit, et une raffinerie de pétrole près de Haifa a été touchée, selon The New York Times. Ces attaques ont perturbé la vie quotidienne et pourraient affecter l’approvisionnement énergétique local.

En Iran

Les frappes israéliennes ont visé des infrastructures stratégiques, notamment le dépôt de pétrole de Shahran, le ministère de la Défense, des sites nucléaires comme Natanz, et le champ gazier de South Pars, selon CNN et Reuters. Des incendies massifs ont été signalés à Téhéran, et la production de gaz a été partiellement suspendue à South Pars, un pilier économique iranien. Bien que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ait confirmé des dommages à la partie hors sol de Natanz, les installations souterraines semblent avoir été épargnées.

Les motivations de Netanyahou : stratégie ou obsession ?

Benjamin Netanyahou justifie l’opération « Lion montant » par la nécessité de neutraliser la « menace existentielle » du programme nucléaire iranien. Depuis les années 1990, il dénonce le risque d’un Iran nucléarisé, qu’il compare à un « holocauste nucléaire » en invoquant l’histoire juive et la Shoah. The Guardian. Il affirme que l’Iran pourrait produire une arme nucléaire dans « quelques mois », une affirmation appuyée par un récent rapport de l’AIEA, qui a déclaré l’Iran en violation de ses obligations de non-prolifération pour avoir accumulé 400 kg d’uranium hautement enrichi.

Cependant, des critiques, notamment dans des publications comme Al Jazeera, suggèrent que les motivations de Netanyahou pourraient dépasser la simple question nucléaire. Certains analystes, comme Ori Goldberg, estiment que Netanyahou utilise le conflit pour consolider son pouvoir, fragilisé par des accusations de corruption et l’échec sécuritaire du 7 octobre 2023, lors de l’attaque du Hamas. De nombreux témoignages décrivent Netanyahou comme un leader dépendant de la guerre pour maintenir sa coalition d’extrême droite et éviter un effondrement politique.

Une autre hypothèse, relayée par des observateurs, évoque une possible pathologie de persécution. Netanyahou, en comparant constamment l’Iran aux Nazis et en décrivant le monde comme hostile à Israël, pourrait être influencé par une vision paranoïaque, où il se sent persécuté par des ennemis extérieurs. Cette perspective, bien que spéculative, est alimentée par son discours apocalyptique et son rejet des appels internationaux à la retenue.

Sur le plan stratégique, Netanyahou a profité d’un moment de faiblesse de l’Iran, dont les alliés régionaux (Hezbollah, Hamas, Houthis) ont été affaiblis par des opérations israéliennes récentes. De plus, la décision de l’attaque coïncide avec l’expiration d’un ultimatum de 60 jours fixé par Donald Trump pour un accord nucléaire, suggérant une volonté de saboter les négociations américano-iraniennes. Certains estiment que Netanyahou cherche à entraîner les États-Unis dans un conflit plus large, bien que l’administration Trump ait nié toute implication militaire directe.

Réactions internationales et risques régionaux

La communauté internationale a réagi avec inquiétude à cette escalade. Le G7 a tenu une réunion d’urgence, et des pays comme la France, la Chine et la Russie ont appelé à la désescalade. Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé son soutien à Israël, tout en exigeant la libération de deux otages français détenus en Iran et en insistant sur la nécessité de protéger les civils iraniens. La Russie, par la voix de Vladimir Poutine, a condamné les frappes israéliennes comme une violation du droit international, offrant une médiation.

L’Iran, par l’intermédiaire de son ambassadeur à l’ONU, Amir Saeid Iravani, a accusé Israël de vouloir provoquer une guerre régionale et a tenu les États-Unis pour complices. Les analystes craignent que le conflit ne s’étende au Liban, où le Hezbollah est affaibli mais toujours actif, ou au Yémen, où Israël a récemment ciblé des Houthis. Une guerre régionale pourrait perturber les approvisionnements pétroliers mondiaux, comme en témoigne la hausse de 9 % des prix du pétrole le 13 juin.

Contexte géopolitique et historique

Le conflit entre Israël et l’Iran s’inscrit dans une rivalité de longue date, marquée par des accusations mutuelles. Israël considère l’Iran comme une menace existentielle en raison de son programme nucléaire et de son soutien à des groupes comme le Hezbollah et le Hamas, qualifiés par Netanyahou de « tentacules » de l’Iran. L’Iran, de son côté, nie vouloir développer des armes nucléaires, affirmant que son programme est destiné à des fins pacifiques, bien que l’AIEA ait signalé des violations répétées.

Les tensions ont été exacerbées par l’échec de l’accord nucléaire de 2015 (JCPOA), abandonné par les États-Unis en 2018 sous l’impulsion de Netanyahou et de Donald Trump. Depuis, l’Iran a repris l’enrichissement d’uranium à des niveaux proches de ceux nécessaires à une arme nucléaire, alimentant les craintes israéliennes. Les frappes israéliennes d’octobre 2024, qui ont déjà endommagé une partie du programme nucléaire iranien, notamment à Parchin, ont préparé le terrain pour l’opération actuelle.

Le moment choisi pour l’attaque semble également lié à des facteurs géopolitiques. L’affaiblissement des alliés régionaux de l’Iran, comme le Hezbollah et le Hamas, et l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump, perçue comme plus favorable à Israël, ont créé une fenêtre d’opportunité. Cependant, certains analystes, comme ceux cités dans The New Yorker, estiment que Netanyahou cherche à exploiter cette situation pour des raisons politiques internes, notamment pour détourner l’attention des critiques sur sa gestion de la guerre à Gaza, qui a causé plus de 55 000 morts palestiniens.

Sources et pour aller plus loin

Pour une information actualisée, voici les sources utilisées dans cet article :

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