Le 28 avril 2025, le Kremlin a confirmé que la Russie pourrait fournir une assistance militaire à la Corée du Nord si nécessaire, en vertu d’un traité de partenariat stratégique signé en juin 2024. Cette déclaration, relayée par le porte-parole Dmitri Peskov, intervient dans un contexte de tensions croissantes, marqué par l’envoi de milliers de soldats nord-coréens en Russie pour soutenir l’effort de guerre en Ukraine.
Un traité au cœur de l’alliance
Le traité de partenariat stratégique entre Moscou et Pyongyang inclut une clause de défense mutuelle, obligeant chaque pays à aider l’autre en cas d’attaque. Ce document, signé lors d’une visite de Vladimir Poutine en Corée du Nord, a déjà conduit à un engagement militaire concret : la Corée du Nord a déployé entre 10 000 et 14 000 soldats pour combattre aux côtés des forces russes, notamment dans la région de Koursk. Ces troupes, confirmées par Kim Jong Un, ont subi de lourdes pertes, avec environ 4 000 morts ou blessés selon des estimations sud-coréennes.
La déclaration du Kremlin souligne que cette coopération pourrait s’étendre à un soutien militaire russe si la Corée du Nord venait à être menacée. Bien que formulée comme une possibilité (« si nécessaire »), cette promesse renforce l’idée d’une alliance stratégique face aux puissances occidentales et leurs alliés.
Une mise en garde à la Corée du Sud
Dans le même temps, la Russie a adressé un avertissement clair à la Corée du Sud, lui déconseillant de fournir des armes à l’Ukraine. Séoul, qui s’inquiète de l’implication militaire croissante de Pyongyang aux côtés de Moscou, envisage de renforcer son soutien à Kiev, jusqu’ici limité à une aide non létale. La perspective d’un envoi d’armes sud-coréennes à l’Ukraine a suscité une réaction ferme de la Russie, qui pourrait répondre en intensifiant son aide militaire à la Corée du Nord, un scénario redouté par Séoul.
La Corée du Sud, alliée des États-Unis, suit la situation de près. Ses forces armées ont renforcé leur vigilance et participent à des exercices conjoints avec Washington pour contrer la menace nord-coréenne. Si la réponse de Séoul reste mesurée, l’annonce russe alimente les tensions sur la péninsule coréenne.
Quelles conséquences pour la région et le monde ?
Cette alliance russo-nord-coréenne soulève des inquiétudes internationales. Pour les États-Unis et leurs alliés, elle représente un défi supplémentaire dans le conflit ukrainien et une menace pour la stabilité en Asie. La Corée du Nord, soumise à des sanctions de l’ONU, pourrait bénéficier de transferts de technologies militaires russes, renforçant ses capacités balistiques et nucléaires. En retour, Pyongyang fournit à Moscou des troupes et des munitions, compensant les pertes russes en Ukraine.
L’annonce du Kremlin s’inscrit dans une stratégie plus large de Moscou : consolider des alliances avec des pays comme la Corée du Nord, l’Iran ou la Chine pour contrer l’influence occidentale. Cependant, cette coopération reste conditionnelle et dépendra des évolutions géopolitiques, notamment des décisions de Séoul et de Washington.
Une situation à surveiller
La déclaration du Kremlin marque un tournant dans les relations entre la Russie et la Corée du Nord, officialisant une alliance militaire qui pourrait redessiner les équilibres en Asie et au-delà. Si la situation n’a pas encore dégénéré en crise ouverte, elle appelle à une vigilance accrue de la communauté internationale. Pour l’heure, la France et ses partenaires européens observent ces développements, conscients des répercussions possibles sur la sécurité mondiale.