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vendredi, mars 14, 2025
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Analyse des massacres de musulmans et chrétiens en Syrie

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Les événements de mars 2025 en Syrie marquent une escalade tragique dans le conflit, avec des massacres ciblant principalement les Alaouites, une branche chiite de l’islam, et les chrétiens, dans un contexte de transition chaotique après la chute de Bachar el-Assad en décembre 2024.

Détails des Massacres

Les violences ont débuté le 6 mars 2025, après une attaque de partisans d’Assad, notamment d’anciens membres du 4e régiment dirigé par Maher al-Assad, contre des forces de sécurité à Jablé près de Lattaquié. En représailles, des forces liées au nouveau régime, incluant des milices et des djihadistes étrangers comme des Tchétchènes et des Turkmènes, ont lancé une vague de répression brutale. Les régions côtières, fiefs alaouites, ont été particulièrement touchées, avec des rapports d’exécutions sommaires et de nettoyage ethnique.

Les chiffres varient selon les sources :

  • Le Réseau syrien pour les droits de l’homme (SNHR) a rapporté 803 personnes, incluant civils et combattants, tuées entre le 6 et le 10 mars 2025, principalement dans Lattaquié, Tartous et Hama.
  • L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), basé au Royaume-Uni, a documenté 1 383 civils tués par des milices soutenant le gouvernement depuis le 6 mars, avec des estimations suggérant des chiffres réels plus élevés en raison de fosses communes signalées pour dissimuler l’ampleur des atrocités.
  • ABC News a rapporté 1 018 morts en deux jours, dont 745 civils dans des « massacres sectaires » par des combattants loyaux au nouveau régime.
  • NPR a mentionné plus de 1 300 tués en 72 heures, caractérisés comme des exécutions et des massacres de représailles contre la communauté alaouite.

Les chrétiens, bien que moins ciblés, ont également été affectés, notamment dans Lattaquié et Tartous, avec des témoignages indiquant des attaques dans des zones où ils étaient perçus comme proches de l’ancien régime.
Le Département d’État américain a exprimé sa solidarité avec les minorités, y compris les chrétiens, les Druzes, les Alaouites et les Kurdes, soulignant l’impact sur ces communautés.

Responsabilités des Dirigeants Syriens

Ahmed al-Charaa, nommé président par intérim le 29 janvier 2025 après la chute d’Assad, a fait une déclaration le 7 mars 2025, affirmant : « Quand nous compromettons notre éthique, nous nous réduisons au même niveau que notre ennemi. Les restes du régime déchu cherchent une provocation qui mènera à des violations derrière lesquelles ils pourront se réfugier ». Malgré cela, son régime est critiqué pour son incapacité à contrôler ses forces. Aron Lund, de Century International, a déclaré que le régime al-Charaa est faible et dépend de forces sécuritaires partiellement sous contrôle, remplies de chauvinistes anti-alaouites, notant que « les deux côtés se sentent attaqués, ont souffert d’abus horribles de la part de l’autre, et sont armés ».

Des rapports suggèrent que des unités mal disciplinées ou idéologiquement radicalisées, incluant des combattants étrangers, ont agi avec autonomie, perpétrant des tueries dans une logique de vengeance après des décennies de domination alaouite sous les Assad. Certains analystes, comme Fabrice Balanche, estiment qu’al-Charaa pourrait tolérer ces violences pour consolider son pouvoir en éliminant les vestiges de l’ancien régime et en unifiant les factions islamistes autour de lui.

Responsabilités des Occidentaux

Des critiques arguent que les Occidentaux ont contribué à mettre un « terroriste » au pouvoir en ne s’opposant pas au HTS, mais les preuves montrent plutôt une passivité stratégique plutôt qu’une action direct. L’Occident a fermé les yeux sur le HTS pour des raisons géopolitiques, et maintenant les minorités en paient le prix !

La Turquie, membre de l’OTAN, a joué un rôle clé en soutenant le HTS, fournissant une aide logistique et médicale, ce qui a facilité sa victoire contre Assad. Les Occidentaux n’ont pas empêché cette dynamique, préférant voir Assad tomber pour affaiblir la Russie et l’Iran, alliés de l’ex-régime. Cette Realpolitik est perçue par certains comme une complicité indirecte, bien que leur silence relatif face aux massacres de mars 2025 soit également expliqué par une réticence à intervenir militairement après des échecs passés au Moyen-Orient.

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